On s’est tous désormais habitués au télétravail, collaborateurs comme employeurs. Dès lors que les missions le permettent et que l’autonomie est suffisante, la technologie nous garantissant un accès aux outils et une qualité de contact satisfaisante, le simple gain de temps de transport étant souvent une justification largement suffisante.

Le confort du bureau

Vient alors le confort qui est un sujet depuis longtemps traité en entreprise sur les lieux de travail : espace de restauration, de détente, distributeur de boissons, hautement contributifs au bien-être du collaborateur. Alors pourquoi ne pas lutter contre la solitude du travailleur isolé en le dotant du même confort dont il dispose au bureau ?

Détendons-nous… ou pas

Imaginons que je veuille équiper un collaborateur d’un canapé d’une valeur de 500 euros (oui je sais à ce prix ce ne sera pas du cuir), afin qu’il puisse de se détendre dans le réglementaire temps de pause du travailleur numérique. Je dis canapé, mais j’aurais pu tout autant parler d’une machine à café ou d’un four à micro-ondes pour réchauffer son repas de midi, enfin tout équipement utile à son équilibre.

Si je souhaite le faire dans le cadre du lieu de travail de l’entreprise, je vais dépenser 500 euros, récupérer la TVA, et amortir le tout sur 5 ans. Moralité le canapé coûtera à l’entreprise 416 euros ou 83 euros par an.

Si je souhaite le faire à son domicile, c’est simple je ne peux pas, c’est INTERDIT.

Pour que mon collaborateur puisse se détendre, je vais devoir lui verser 500 euros car il ne pourra pas récupérer la TVA. Ah non, pardon pour qu’il puisse dépenser 500 euros il va devoir payer des impôts sur son salaire net, allez disons 10% on est donc à 550 euros à verser. Mais si son salaire net est de 550 euros, il faut lui verser 687 euros car les salaires sont grevés de 25% de charges par ici. Et si l’entreprise verse 687 euros de salaire brut, elle doit aussi des charges de l’ordre de 40%, et donc au final va dépenser plus de 960 euros.
960 euros à évidemment verser en une fois et non amortissables, à opposer à 416 euros sur 5 ans.

Moralité mes collaborateurs se détendent, les fesses sur le carrelage ou sur leur propre canapé s’ils en ont un.

Ce qui est permis ?

Au début du télétravail contraint, il ne m’était pas concevable de renvoyer les collaborateurs exercer leur profession sur un coin de table de cuisine. J’ai donc pris l’initiative d’équiper ceux qui n’en disposait pas, d’un bureau, d’un fauteuil dans lequel on puisse imaginer passer 7 heures sans attraper un tour de rein, et de quelques autres éléments technologiques ( portables, écrans, casques) .

Mais peut être aurais-je du, comme me l’avait conseillé un contrôleur au début des téléphones mobiles, leur faire signer un document « d’engagement à ne pas utiliser l’équipement en dehors de mon activité professionnelle ou seulement en cas d’urgence ».

Peut-être qu’après tout cela marcherait aussi avec un canapé ?

Olivier Piochaud, PDG d’Apsynet

 

 

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