Tout le monde connait le terme « zone blanche » pour décrire ces territoires non couverts par internet. On pensait alors à l’absence d’ADSL, puis le terme a été repris pour la téléphonie mobile, ensuite le haut débit résidentiel et finalement la donnée mobile.

Bref, j’imagine que le terme persistera pour définir les abandonnés du numérique même si la raison change au cours du temps.

En cette fin de pandémie, durant laquelle de nombreuses habitudes ont dû changer par contrainte, dans ces temps où l’on nous vend la 5G comme la solution ultime et définitive à tous ces maux, qu’en est-il réellement ? Cela cache t’il un piège et existe-t-il d’éventuelles solutions alternatives ?

Les zones grises de 2021  

J’ai eu l’occasion il y a quelques années de faire un billet sur les zones blanches. Force est de constater que les dogmes n’ont pas vraiment bougé, le problème s’est juste déplacé.

La bonne nouvelle est qu’en 2021 tout le monde a accès à internet, c’est un fait, même si le haut débit n’est pas généralisé, même si la fiabilité des connexions fixes n’est pas toujours au rendez-vous (les télétravailleurs forcés ont pu en faire le constat).

Alors de quoi me plains-je ?

La définition française du haut débit vaut pour un débit de 30Mbits/s, soit le débit juste nécessaire un flux de télévision 4K. Si l’on se contente de cette base, cela exclut tout ADSL, et cela va sans dire pour un foyer qui se contente d’une seule activité.

Autant dire que d’ici 5 ans mes enfants me riront au nez si c’est tout ce que je leur propose…

Les vraies zones blanches 

Le problème se situe plutôt dans le secteur de la mobilité.

2G, 3G, 4G, 5G, les normes ont défilé ces dernières années, avec toute une promesse de meilleurs débits, et bien-sûr la nécessité de renouveler équipements et forfaits. 

Cette course en avant a deux défauts majeurs :

Au fur et à mesure que les normes s’enchainent, la disponibilité des accès aux anciennes diminue. En 2021, les équipements 3G peinent en de nombreux endroits à trouver un point d’accès décent, et je ne vous parle pas de ruralité lointaine mais de villes théoriquement parfaitement équipées, les opérateurs remplaçant simplement les équipements par ceux aux nouvelles normes.

Plus grave, les pires zones blanches sont les lieux hautement fréquentés : testez votre débit 4G sur le parvis de la Défense ou sur une plage d’une station balnéaire en plein été, vous comprendrez le problème. 

Le wifi public : une alternative ?  

Il y a 4 ans je m’étonnais déjà du retard français quant aux réseaux wifi publics. Dans de nombreux pays le moindre estaminet ou la plus petite échoppe offre un accès wifi gratuit à ses visiteurs, les villes et les transports idem.

En France, on attend toujours des villes qu’elles construisent leur réseau sans leur donner de moyens et sans ligne de conduite et les quelques subventions européennes dont je parlais il y 4 ans viennent à peine d’être débloquées.

Les opérateurs n’y voyant pas d’intérêt économique, mais plus un concurrent potentiel, ne sont pas plus motivés.  Il nous reste donc à attendre une 5G généralisée, qui restera à des tarifs décents !

 

Olivier Piochaud, PDG d’Apsynet

 

Newsletter