A la fin des années 90, Internet Explorer s’est imposé après le précurseur Netscape pour atteindre jusqu’à près de 90% de parts de marché dans le monde Windows .

Il s’est imposé, non par la qualité de ses fonctionnels, mais simplement par son omniprésence.

Pire, il a imposé ses propres normes, au mépris de celles du W3C, voire des droits d’auteurs, comme en témoignent les affaires Eolas  (l’objet interactif)  ou le retrait forcé de la JRE Microsoft au profit de celle de Sun.

En conséquence, on a vu surgir des sites Web entièrement dédiés à Internet Explorer, à peine capables de fonctionner avec d’autres navigateurs.

Au final, ces applications ont fait standard du fait des comportements atypiques du navigateur!

 

Le coup d’arrêt

Entre 2000 et 2008, tant le Département de la Justice Américaine que la Commission Européenne ont tenté de mettre le hola : d’abord en divisant Microsoft en 2 entités pour le premier, décision qui n’a jamais été appliquée, puis en imposant de proposer le choix d’un navigateur  à l’utilisateur lors de l’installation de Windows pour le second, décision assortie d’une forte amende.

Parallèlement, la fondation Mozilla et la société Google ont lancé Firefox et Chrome, ce qui s’avérera notoirement plus efficace.

 

Choc en retour

Les premières demandes officielles visaient à séparer Internet Explorer de Windows, mais coup de chance pour Microsoft (ou bonne anticipation), Microsoft a su démontrer l’imbrication de son navigateur avec le système et donc, l’impossibilité de le retirer.

Le moteur de rendu HTML d’Internet Explorer était notamment le seul disponible dans l’API Windows et fut donc à ce titre, élevé au rang de composant natif du système, donc bien évidemment impossible a retirer.

Nous avons donc du supporter pendant plusieurs années une série 7, 8, 9 d’Internet Explorer, ignorant totalement des évolutions comme la norme  HTML 5 ou la généralisation des interfaces Javascript.

 

Un premier essai

Tout a une fin, et les Firefox/Chrome ont fini par grignoter les parts de parts de marché des navigateurs, pour quasiment inverser la tendance.

Il fallait donc s’attendre à une réaction de Microsoft qui est venu sous la forme d’Internet Explorer 10 puis 11, avec pour but notoire de rasseoir la crédibilité de Microsoft dans le monde des navigateurs.

Ces versions avait une fonctionnalité assez spéciale qui permettait de les configurer en mode « rétro-compatible Internet Explorer X » pour conserver les accès aux anciennes applications, ce qui annihilait toutes les nouveautés dont elles étaient dotées, et qui fut malheureusement largement utilisé par les entreprises.

Pour lutter contre cette tendance, Microsoft a introduit dans Internet Explorer 11 un mode « Edge » (oui déjà !) piloté par le site Web, qui forçait le navigateur en mode Internet Explorer 11, mais qui n’a pas rencontré le succès espéré.

 

Beta ou nouveauté ?

Au final, à l’occasion de la sortie de Windows 10, Microsoft s’est décidé à lancer un navigateur, au moins sur le papier, complètement nouveau : son nom est Edge.

Il est difficile de dire quelle part de Edge a été totalement réécrite, mais Edge a le mérite de s’affranchir enfin de la rétrocompatibilité. Les tests de performance faits à ce jour montrent un réel progrès au regard de ses prédécesseurs.

Les premières versions étaient à peine utilisables, sans possibilité d’extension et encore assez loin des standards de compatibilité W3C.

 

Et maintenant ?

Depuis, Edge a subit plusieurs mises à jours, ses parts de marché commencent à se développer, et même si elles restent loin derrière le potentiel que représente la base installée Windows 10, elles sont très nettement en progrès.

On peut donc espérer disposer d’un troisième navigateur dans le monde PC et éviter à Chrome de prendre une place trop importante dans nos machines avec toutes les conséquences que l’on a déjà vécues…

 

Olivier Piochaud, Président Directeur Général d’Apsynet

 

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