Avec l’avènement du numérique en entreprise, et d’autant plus avec l’accroissement du télétravail depuis que nous sommes plongés dans la période Covid, de nouveaux risques psychosociaux ont fait leur apparition.
Quels sont-ils ? Comment s’en protéger ?
Les risques liés à la (sur)charge mentale
Nous sommes connectés en permanence, dans le cadre du travail certes, mais c’est sans compter les flux d’informations incessants qui nous sont envoyés par les réseaux sociaux, les sites d’actualités, etc. Informations bien souvent porteuses de mauvaises nouvelles, s’il est utile de le préciser, entre les épidémies, les guerres, les famines, les violences à tous niveaux, la misère, les grèves, l’inflation, les restrictions, et j’en passe… (Quoi de mieux pour commencer une nouvelle semaine que de dresser la liste de tout ce qui va mal ?)
Tout cela réuni et couplé avec une culture de l’urgence, le besoin presque vital de recevoir une réponse instantanée lorsqu’on pose une question, et forcément d’attendre de la part de ses collaborateurs qu’ils soient capables de satisfaire ce besoin, provoque chez certain une charge mentale bien réelle et difficile à gérer.
La surcharge mentale est aussi en rapport direct avec les risques liés à la perte de repères entre vie privée et vie professionnelle, développés plus bas dans cet article.
Les risques liés à l’isolement
Avec le télétravail, de nombreux salariés se sentent isolés : plus d’échanges physiques avec les collègues, plus besoin de se déplacer et donc de sortir de chez soi pour se rendre au bureau, plus de compagnie au déjeuner… autant de facteurs qui donnent une impression de solitude, qui n’est d’ailleurs pas qu’une impression. Les risques sont réels et non négligeables puisque la solitude ainsi vécue peut mener à des comportements dépressifs, un manque de motivation, de concentration et de productivité. A contrario, certains font preuve de surinvestissement, ce qui peut mener à moyen/ long terme au burn-out.
Il est avéré que la sensation d’isolement se fait ressentir au bout de 3 jours, la solution est donc d’opter pour un télétravail à temps partiel. Il est également important d’aborder régulièrement le sujet du travail à distance avec ses collaborateurs, afin de pouvoir détecter des comportements à risque, car certains n’osent pas en parler, gardent leur mal-être pour eux, jusqu’au jour où ils perdent pied.
Il aussi nécessaire que les collaborateurs soient bien formés à l’utilisation des outils digitaux, pour contrer les problèmes techniques de base, et favoriser le plus possible la communication par messagerie directe, les visioconférences, les appels téléphoniques, plus « humains » qu’un email.
Les risques liés à la perte de repères entre la vie professionnelle et la vie privée
Le travail à distance implique pour certains d’entre nous une gestion du temps compliquée et une interférence entre vie privée et vie professionnelle.
Cette interférence peut d’ailleurs exister en dehors du cadre du télétravail, par exemple lorsqu’un salarié est équipé d’un téléphone professionnel, sur lequel est installée son application de messagerie. Il est susceptible de recevoir des appels et des mails en dehors de ses heures « normales » de travail. Cela est même encore plus parlant dans le cas d’un cadre au forfait.
Si certains parviennent à se fixer des limites en se disant « je suis en week-end/ vacances je mets les mails et appels en stand-by » ou bien « je ne répondrai que demain matin aux mails que je reçois après 18h », pour d’autres cela est plus compliqué, surtout si le message reçu semble attendre une réponse / résolution urgente, ils se sentent obligés de répondre tout de suite, alors même qu’ils sont affairés à une occupation personnelle / familiale.
La confusion entre vie privée et vie professionnelle peut être grave, car elle provoque des tensions et des conflits avec l’entourage et accentue même les disparités entre hommes et femmes, en termes de charge mentale.
En effet, il s’avère qu’aujourd’hui encore, ce sont en majorité les hommes qui font des heures supplémentaires, et cela même depuis la maison : 40 % d’hommes déclarent travailler plus de 40 heures par semaine, contre 22% de femmes. Ce n’est pas par paresse, loin de là, c’est que, par compensation, ce sont les femmes qui prennent en charge les autres tâches liées à la vie quotidienne.
Anne, Directrice Commerciale d’Apsynet