Il est presque impossible de trouver des traces de cette normalisation, et pourtant elle était pour nombre d’entre nous, l’espoir sérieux d’un meilleur contrôle de ses licences logicielles.

Microsoft et Novell, alors leaders des OS serveurs réseaux et inquiets de la progression des serveurs Unix et Linux, imaginèrent de copier le système de serveurs de licences totalement standard dans les environnements Unix, et de lancer son équivalent pour le monde des clients Windows.

Le serveur de licences  

L’idée est louable, elle consiste à gérer au niveau d’un serveur les licences disponibles afin d’en contrôler la distribution, et bien-sûr d’autoriser ou non les accès à un logiciel, le tout en temps réel.

Il devenait alors possible de proposer des licences en accès simultané, ou bien encore au poste ou au compte déclaré, et de valider en temps réel les caractéristiques et la légitimité du client.

Gagnant-gagnant vous dis-je, on pouvait même aller encore plus loin en dépoussiérant le software metering et en collectant le temps d’utilisation de chaque utilisateur, voire même son activité au sein d’un logiciel.

Pour quel gain ? 

Le propos était d’un côté d’éviter au client de suracheter des licences, et de l’autre de permettre à l’éditeur de s’assurer que ledit client décomptait (et payait) bien ce qu’il utilisait.

C’était aussi pour les éditeurs le moyen d’imaginer de nouveaux formats de licences s’appuyant sur les machines elles-mêmes.

En effet, les processeurs multicœurs rendant les machines multiutilisateurs (les serveurs de terminaux), le modèle économique traditionnel, « une installation = une licence », devenait difficile à contrôler.

Bref si les éditeurs y voyaient aussi leur intérêt, c’est pourtant eux qui mirent fin à l’initiative.

Le bug 

Les gros clients de nos amis les gros éditeurs sont des multinationales mondiales, du genre de celles qui ont des bureaux dans le monde entier, par exemple à Paris, Los Angeles et Tokyo.

Je ne cite pas ces 3 villes au hasard, quand il est 18 heures à Tokyo, la journée commence à Paris, et quand celle de Paris finit, Los Angeles se met au travail.

Vous me suivez ? Alors imaginez un seul serveur de licences pour mes trois sites, toutes mes licences d’usage simultané (les licences flottantes) divisées par trois ! En effet il n’y a quasiment aucun recouvrement du temps de travail de mes trois sites. Certes j’exagère un peu, mais ils n’étaient pas loin de diviser leur revenu par trois, mauvaise idée n’est-ce pas ?

De façon générale alors que les éditeurs s’attendaient à une vague de régularisation de licences, une vision plus claire de l’utilisation des logiciels menait les clients vers une gestion plus intelligente des installations.

D’aucuns ont tenté de reprendre le flambeau, mais sans la légitimité des acteurs originaux, les entreprises ne les ont pas suivis. Que LsAPI repose en paix.

Aujourd’hui, on peut simplement optimiser ses coûts de licences en recensant correctement les achats, les installations et en s’assurant de leur utilité, que cela soit par le profil de l’utilisateur ou de façon plus précise en mesurant leur taux d’utilisation.

 

Olivier Piochaud, PDG d’Apsynet

 

 

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