La production de valeur ajoutée est le fondement de l’activité commerciale, industrielle ou de services de notre monde moderne. Personne ne le discute car cela représente en théorie la juste valorisation du travail effectué.

Pour rappel, le concept de valeur ajoutée sert à décrire le travail effectué par l’opérateur dans la transformation d’une matière brute en produit fini exploitable par son client. En gros, elle définit ce que l’opérateur a apporté par son travail et donc, de ce fait,  justifie que le client rémunère ce travail.

 

La valorisation de la valeur ajoutée

On peut la valoriser en utilisant la plus simple des unités : « le temps passé par l’opérateur », quelle que soit la nature de ce travail. C’était l’approche choisie par certaines philosophies politiques.

On peut aussi y intégrer une dimension « offre et demande » ou encore « valeur d’usage » telle que vue par une société libérale et capitaliste.

Suivant l’approche,  la rémunération pour cette valeur ajoutée sera différente selon sa nature ou bien sera constante.

Mais dans les deux cas,  la valeur ajoutée est bien celle réalisée pour la production DU bien ou DU service offert au client : un acte de production de valeur pour un acte de commercialisation.

 

En pratique

En clair, si je fais pousser un kilo de tomates, ma valeur ajoutée sera donc mon temps passé, éventuellement auquel est ajouté le besoin de mon client de manger des tomates et sa difficulté à s’en procurer. Cela va s’appliquer à tout métier, de l’agriculture au Consulting de haut niveau.

Pendant des milliers d’année ce UN pour UN a régulé le commerce car il permettait de donner une valeur objective à la rémunération de l’opérateur, mais les règles ont changé.

 

Le numérique a bouleversé la donne

La civilisation du numérique a ceci de particulier qu’elle permet pour UN acte de production de réaliser une INFINITÉ d’actes de commercialisation à moindre coût.

Plus fort encore, Internet a quant à lui  réduit à néant le coût même de commercialisation : un clic et mon produit est acheté.

Au final aujourd’hui,  je produis une fois et je peux espérer une infinité de rémunérations pour mon travail. Autant dire que d’un coté cela fait rêver et que de l’autre cela peut s’avérer totalement choquant.

 

Mais l’univers cherche toujours un équilibre

Donc, après quelques  années, l’absurdité de la situation a provoqué un bouleversement de notre vision des choses, en commençant  par  le monde de la musique et du cinéma.

Tout d’abord, le numérique a vu la facilité de la copie se retourner contre lui par le biais des copies pirates, puis les prix se sont régulés et les systèmes d’abonnement sont apparus  avec pour objectif  d’atteindre un équilibre de juste rémunération.

 

Et les logiciels

Le problème s’avère plus complexe. En effet, la valeur ajouté nécessaire à la production et à la vie d’un logiciel est difficile à quantifier.

Bien sûr, certains éditeurs ont abusé du principe de valeur ajoutée, arguant que les coûts de production étaient bien supérieurs à ce que l’on pouvait imaginer pour facturer encore et encore le même produit.

Face à cela,  ils ont été sanctionnés par la même analyse : une fois réalisés, ils ne coûtent plus rien à reproduire, donc pourquoi les payer encore et encore ?

Il faut donc proposer de nouvelles solutions pour atteindre un nouvel équilibre. Je vous proposerai dans un prochain article de regarder les différentes approches.

 

Olivier Piochaud, Président directeur Général d’Apsynet

 

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