Dans la suite du billet précédent, essayons d’appliquer le concept de valeur ajoutée aux logiciels.

Les logiciels sont une pure production de l’esprit, sans matière première : en termes de fabrication de valeur, il s’agit donc d’une prestation de service.

Leur originalité est que la  création survit à son utilisation. Elle va pouvoir être réutilisée autant que voulu et donc pouvoir être commercialisée à l’infini sans coût de production récurrent.

Ce paradoxe a permis la fortune de quelques grands acteurs du logiciels, mais au prix de la frustration de leurs clients.

 

Le cycle de vie du logiciel

Pour simplifier, on peut découper le cycle de vie d’un logiciel en 2 parties : la phase de conception et la phase de suivi et d’évolution.

Pour le rendre viable, l’objectif est de trouver les moyens d’assurer tant le financement initial que l’évolution du logiciel, tout en maximisant sa durée de vie.

Heureusement, tout problème a sa solution, ou plutôt ses multiples solutions.

 

Les solutions proposées

Évidemment, dans le cas présent les solutions sont liées à la perception de chacun des acteurs de l’écosystème logiciel.

Le logiciel libre

Donc à tout seigneur, tout honneur, les utilisateurs ont imaginé le concept de logiciel libre : une fois développé et financé, le logiciel et son code source sont mis à disposition de tous, gratuitement, et son évolution assurée par ses utilisateurs qui deviennent contributeurs.

En pratique, seul un petit nombre dispose des compétences, de la rigueur et de la volonté pour contribuer efficacement au projet. Seuls quelques projets tirent leur épingle du jeu quand ils sont portés par un noyau stable et motivé.

Quant aux autres, s’ils ne sont pas portés et financés par une société d’édition, ils ont souvent beaucoup de difficultés à durer.

L’administration

Nos amis les organismes publics ont quant à eux inventé le Crédit d’Impôt Recherche qui permet aux professionnels du développement de faire prendre en charge la partie initiale de la conception d’une technologie.

Même s’il n’était par forcement imaginé pour le logiciel, le CIR est parfaitement adapté à leur phase de conception. Il permet aussi de financer une partie des travaux d’évolutions. Par contre, la maintenance et la maintenance adaptative sont clairement exclues de son périmètre.

Les éditeurs

À l’origine, le financement du développement initial était assuré par la vente de licences, celui du suivi et de l’évolution par la vente de maintenance.

Mais la prise de risque était double, tant pour l’éditeur qui n’avait rien à vendre tant que le logiciel n’était pas fini, que pour le client qui achetait un droit d’usage perpétuel sans garantie d’une utilisation durable du produit acheté, que cela soit de son fait ou de celui de l’éditeur.

Une des difficultés que rencontraient les éditeurs était de devoir fournir un produit définitif, complet et fonctionnel pour convaincre leurs clients.

Le SaaS, tant par la gestion du logiciel laissée aux soins de l’éditeur, que par le système d’abonnement permet de résoudre une partie de ces questions.

 

Reste la prise de risque initiale

Au final, même si les éléments de coûts et d’évolution se sont clarifiés, développer un logiciel reste un pari et une prise de risque importante.

La tendance actuelle est de faire des solutions simples et de laisser aux clients la possibilité de personnaliser et de compléter, soit par ses propres moyens, soit en l’assistant.

Cette assistance sera l’occasion d’un troisième billet sur le sujet, pour clarifier la notion de valeur ajoutée dans le cadre de prestations autour d’un logiciel.

 

Olivier Piochaud, Président Directeur Général d’Apsynet

 

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