La logique de nos ordinateurs, de fait celle de leurs logiciels, est parfois incompatible avec le raisonnement humain, soit parce que notre vocabulaire est trop imprécis, soit parce que notre vision du sujet établit certains raccourcis que l’ordinateur ne peut se permettre d’ignorer.

Dans ce type de situation, il devient parfois difficile de discuter avec un humain pour trouver une solution informatique à sa demande. Ce qui lui semble évident devient juste impossible pour un ordinateur.

Voici quelques exemples concrets de ce paradoxe.

 

Tous les élèves sont doués pour les mathématiques

Un de mes professeurs commençait ainsi son programme d’initiation à l’algèbre booléen : « quelle est la négation de : tous les élèves de cette classe sont doués pour les mathématiques ? »

Et la classe de répondre en chœur :  « aucun élève n’est doué pour les mathématiques »

Ce à quoi l’enseignant rétorquait : « Même si dans votre cas je crains que cela ne soit vrai, votre réponse est une erreur, vous auriez dû me dire : il existe au moins un élève qui n’est pas doué pour les mathématiques ».

En effet, pour rendre la proposition fausse il faut et il suffit qu’un seul élève ne soit pas doué pour les mathématiques.

Ce genre de confusion est très fréquent, la réponse humaine n’était pas correcte mais néanmoins unanime, c’est souvent ce genre d’approximation qui complexifie de nombreux projets.

Concrètement la classe en arrivait à la conclusion que ce cas de figure n’existait pas, avec la quasi-certitude de trouver un élève doué dans le groupe, alors que l’algèbre en arrivait à la conclusion contraire avec la quasi-certitude de trouver au moins un élève pas doué.

 

Monsieur-Madame

Un autre exemple est la description d’un couple. Pour cela il faut associer deux personnes (peu importe le genre d’ailleurs), mais de façon à ce que le monsieur soit le seul monsieur de madame et vice versa.

Le problème est qu’un ordinateur ne voit pas du tout les choses comme cela. En effet si Madame et bien la seule Madame de Monsieur, rien n’interdit à un autre Monsieur de revendiquer la même Madame, voire une (ou plusieurs) Madame de revendiquer le premier monsieur.

En clair même si la morale et la loi française imposent la monogamie et donc un lien un pour un, un logiciel ne l’entendra pas du tout de cette oreille et sera incapable, en tout cas de façon simple, de garantir l’unicité de la paire.

Pire, si l’on raisonne en termes d’objets dans une base de données, et qu’il tente d’établir ce lien avant que l’autre partie existe, il risque d’obtenir une moitié de réponse, le premier ne trouvant pas le second qui n’existe pas encore, quand le second lui trouve bien le premier.

Je ne vous parle même pas du traitement de la rupture du lien, ou de l’effacement d’une des deux parties.

Ce lien logique un pour un est totalement simple et évident pour un humain mais devient très complexe  pour un ordinateur qui doit envisager tous les cas même les plus absurdes.

Mais à la lueur de cet exemple, n’est ce pas lui qui a raison ?

 

 

Olivier Piochaud, Président Directeur Général d’Apsynet

 

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