Depuis le début des années 90, les micro-ordinateurs ont fait irruption en masse dans les actifs des entreprises et des collectivités.

Ils représentent des valeurs d’immobilisations non négligeables, amortis à partir de leur valeur d’achat, initialement sur des périodes de dix ans, puis désormais sur des périodes de deux à cinq ans.

Toutefois la valeur précise qu’ils représentent et leur durée réelle d’utilisation sont rarement prises en compte dans le calcul des actifs de l’organisation.

 

Amortir ou ne pas amortir ?

C’est la première question que l’on peut se poser. Tout d’abord, si le montant se situe en dessous de 500 €, ce qui est tout à fait concevable pour un ordinateur, et éventuellement si l’on sépare l’acquisition des différents sous-ensembles « unité centrale », « écran » et « périphériques ».

 

Dans ce cas, il est techniquement possible de ne pas amortir. Ceci dit dans l’esprit de la loi, l’amortissement a pour vocation de répartir la charge sur plusieurs exercices. Dans la mesure où l’utilisation de l’ordinateur se fait sur plusieurs années, on a tout à gagner à utiliser le système d’amortissement donc à immobiliser les micro-ordinateurs.

 

Quelle valeur prendre en compte ?

On est là confronté à deux problèmes distincts : la durée d’exploitation, c’est-à-dire le cycle de vie du bien, et d’un autre côté sa constitution précise qui peut résulter d’un assemblage de composants ou évoluer au cours du temps.

Pour finir « livraison n’est pas service », il faudrait donc prendre en compte la dépense qui correspond à la mise à disposition opérationnelle de l’ordinateur à son utilisateur final.

 

Le cycle de vie

Il dépend principalement de la stratégie d’achat des ordinateurs : soit ils sont achetés pour un usage unique et donc au terme de cet usage seront mis au rebut, soit ils sont achetés pour des profils métier et l’on pourra envisager un cycle de vie en plusieurs étapes.

Par exemple un ordinateur initialement acquis pour un profil technique avancé pourrait être utilisé dans une seconde vie pour un profil bureautique plus classique.

Concrètement cela n’impacte pas le coût, mais pourrait jouer sur la durée d’amortissement et accessoirement simplifier voire réduire le réinvestissement.

Malheureusement par simplification, tous les biens de même type sont amortis de façon similaire. Je ne connais pas de cas où cette possibilité de distinction a été mise en œuvre.

 

Le prix réel

Souvent une configuration micro-informatique est constituée par plusieurs achats initiaux.

Par exemple un ordinateur portable d’un côté et son socle ou ses périphériques de l’autre, ou bien encore un ordinateur fixe et un ou des écrans, puis éventuellement au cours de sa vie, des composants disques mémoire, etc.

En conséquence, et dans la mesure où les éléments complémentaires ne sont pas immobilisés, la valeur de l’immobilisation ne correspond pas sa valeur réelle. En poussant le raisonnement à l’absurde, on pourrait décomposer chacun des éléments et ne rien immobiliser.

La logique voulant que l’on achète les éléments par lots, chacun immobilisé individuellement, la logique comptable est respectée, par contre la constatation physique va s’avérer très complexe.

Le prix réel de l’ordinateur est donc bien loin de celui connu des livres comptables.

 

Le coût de mise en œuvre

En matière d’aménagement mobilier on parle souvent d’une acquisition « fourniture et pose » et c’est cela qu’on immobilise.

Dans notre contexte, les deux éléments sont souvent distingués, car bien évidemment la partie « pose », en fait l’installation et la mise en œuvre, est assurée par des services internes, et celle-ci n’est pas prise en compte dans le coût de l’immobilisation…

 

Alors au final que valent les immobilisations micro-informatiques ?

Pour les entreprises, la disparition de la taxe professionnelle a rendu financièrement neutre le choix d’immobiliser ou pas.

On en revient donc à l’évaluation globale du coût de possession, autrement dit le TCO (Total Cost of Ownership).

Bien souvent les valeurs sont loin du coût réel, c’est d’ailleurs ce qui pousse certaines organisations à pratiquer la location plutôt que l’investissement direct, mais cela ne fait que déplacer le problème.

La conclusion est donc bien qu’on ne peut pas immobiliser la valeur réelle d’un micro-ordinateur, pire cette valeur est aussi constituée de tous les éléments logiciels, mais cela est encore une autre histoire, un cauchemar au milieu du cauchemar….

 

Olivier Piochaud, PDG d’Apsynet

 

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